Dans une approche transdisciplinaire du corps dansant, la recherche et les créations de Van Grimde Corps Secrets s’enrichissent des apports de différentes disciplines pour livrer une vision plurielle du corps, ancrée dans son temps. La fine pointe des recherches en sciences pures, sociales et humaines côtoie les pensées du théâtre, de la musique et de la littérature pour mener avec la danse un dialogue toujours renouvelé. Cette approche amène Isabelle Van Grimde à collaborer avec des artistes et chercheurs issus de divers horizons et à intégrer les technologies numériques dans la création, la production et la diffusion de ses œuvres, composant un éventail de propositions artistiques qui repensent et reconfigurent la danse.
Pièces scéniques, chorégraphies-concerts, installations, performances, publications et œuvres web-interactives sont au répertoire de la compagnie Van Grimde Corps Secrets.
Oeuvre référentielle durant la présentation des pépinières
Symphonie 5.1 – 2016
Symphonie 5.1 est une oeuvre où les danseurs sont plongés dans un environnement visuel interactif, orchestré par une partition musicale jouée en direct. Générés pour la plupart en temps réel, les paysages oniriques créés par l’artiste Jérôme Delapierre matérialisent la trame du monde virtuel de plus en plus complexe dans lequel nous vivons.
Un système de caméra infrarouge, sans capteurs, activé par des lumières infrarouges nécessaires pour la bonne captation, permettent de suivre les danseurs en temps réel. Ceux-ci deviennent donc maîtres de l’interaction et restent tout à fait libres de leurs mouvements. Les mouvements des danseurs sont captés et envoyés à un logiciel spécialisé en contenu multimédia interactif. Les régisseurs, qui pilotent le spectacle, doivent alors lancer les bons contenus visuels qui permettent aux danseurs de contrôler les visuels et le son. Un bon conseil serait de choisir un logiciel répandu pour permettre un meilleur support technique.
Eve 2050 – Installation
Conçue pour exister avec ou sans performances en direct, Eve 2050 : L’installation diffuse des scénarios alternatifs de la web-série sur trois panneaux interactifs et trois sculptures de l’artiste Marilène Oliver. Disposés en galerie, ils génèrent des environnements numériques qui déploient autant de facettes d’Eve et propulsent le spectateur au cœur de son monde.
Sur 3 panneaux de plexiglas couverts de pellicules intelligentes (Smartfilms) qui permettent de rendre les panneaux opaques ou transparents sont projetées des images d’Eve croisées à celles des spectateurs et des interprètes présents, captés, transformés et projetés en temps réel. Le designer d’interactivité, Jérôme Delapierre, a créé pour cette oeuvre des boîtes (Sensebox) dans lesquelles se trouvent 2 kinect et un ordinateur qui permet de rendre le système autonome. Les images sont ensuite projetées sur les panneaux via 6 (ou 3) projecteurs disposés de part et d’autre des panneaux de manière à couvrir tout l’espace. Ce système autonome fait en sorte qu’il n’y a pas de régie ce qui contribue grandement à la magie de l’univers. Toute l’installation est gérée uniquement par un mini-ordinateur afin de pouvoir intervenir en cas de problème technique majeur.
Les danseurs ont également un grand impact sur le son. La musique, hormis une trame sonore créée par Thom Gossage toute en subtilité et toujours présente, est générée en grande partie par les danseurs ou les visiteurs qui s’approchent et s’éloignent des panneaux. Le designer sonore, Frédéric Filteau a créé pour l’occasion des instruments qui sont joués par les danseurs et leurs mouvements.
Eve 2050 – l’installation est une oeuvre interactive facile à transporter de par l’autonomie de ses systèmes. La calibration reste toujours la même grâce à la Sensebox et aux panneaux. Les projecteurs doivent être placés aux bons endroits et le tour est joué!
Eve 2050 – oeuvre scénique 2018
Eve 2050 – l’oeuvre scénique est une oeuvre à grand déploiement dans laquelle les danseurs, en maîtres de l’interaction, performent une partition autant chorégraphique que musicale. La caméra infrarouge et les lumières infrarouges qui permettent de suivre le danseur en temps réel sont des systèmes sans capteurs tout à fait adaptées pour la danse et la liberté de mouvement (à noter que la caméra utilisée n’a pas besoin d’être de calibre professionnel. Une simple caméra de sécurité infrarouge fait très bien le travail. ) La lumière infrarouge est nécessaire pour être lue par la caméra infrarouge. Les danseurs doivent donc savoir bien se positionner afin de s’assurer de déclencher l’interactivité. Les mouvements des danseurs envoient de l’information qui sont gérés par un logiciel spécialisé en multimédia interactif. La régie doit alors lancer les bons contenus qui permettent aux danseurs de contrôler le son et l’image. Il y a également 3 projecteurs disposés de manière à renvoyer l’image sur scène et créer un univers visuel sur l’entièreté de la scène. Un projecteur au plafond pour le plancher, un projecteur à l’avant de la scène pour le mur arrière ainsi qu’un projecteur à l’arrière de la scène pour aller chercher le public et l’intégrer dans l’univers visuel.
La trame sonore dans l’oeuvre scénique est dépendante seulement dans les parties interactives. Dans ces parties interactives, les danseurs peuvent jouer avec leur amplitude de mouvements afin de nuancer le son et donner l’impression que les sons proviennent directement de leurs corps.
Le grand défi avec l’oeuvre scénique est l’adaptation nécessaire de la calibration de l’éclairage et de la vidéo à chacune des nouvelles salles afin d’assurer la qualité des interactions visuelles et sonores. Ceci implique donc un temps de montage plus élevé qu’avec une oeuvre sans technologie.
Les panélistes de Van Grimde Corps Secrets: Juliette Pierre, Frédéric Filteau et Thom Gossage.